Isabelle, cofondatrice de PACTeS : Questions-Portrait
- Le 19 mars 2018
Quatre questions pour Isabelle qui a cofondé l’association PACTeS. Elle nous livre ici l’histoire de la création de l’association et l’énergie qu’elle y met.
Vous avez créé l’association PACTeS. Qu’est-ce qui vous anime ?
J’ai toujours été touchée par la vulnérabilité des personnes quel que soit leur âge. Très jeune, je donnais de mon temps lors de journées de fêtes comme les jours de l’an ou les réveillons de Noël. Je voulais être aux côtés de ceux qui se sentaient particulièrement seuls dans ces moments-là. C’est pour moi insupportable de voir la souffrance des gens et de ne pas pouvoir agir… et c’est tellement nourrissant de lire le bonheur dans les yeux des personnes à qui on donne du temps. Dans ces moments si je peux recevoir un sourire ou un regard avec une lueur d’espoir je suis comblée ! Ça vaut le coup d’agir même avec de faibles moyens. J’ai eu la chance d’avoir grandi dans une famille équilibrée qui m’a apportée beaucoup. Il me semble ne pas avoir eu de manques, d’avoir eu le droit à une enfance heureuse. Si je pouvais donner autant que ce que j’ai reçu, le monde irait peut-être mieux.
Vous aviez donc déjà une longue expérience associative, qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre association ?
Avec PACTeS j’ai eu envie de proposer une nouvelle forme de soutien et d’accompagnement à toutes personnes victimes ou vulnérables en prenant appui sur une science récente : la victimologie. Elle prend à la fois la dimension individuelle mais aussi la dimension environnementale de la personne que l’on accompagne.
L’une des grandes forces de l’association est le fait d’exercer à la fois sur le terrain en prévention et sur différents points d’accueil pour des accompagnements individuels. Cela permet à l’équipe de PACTeS d’avoir une approche globale, concrète et appropriée pour chacune de nos interventions.
Vous parlez avec passion ! Avez-vous toujours voulu faire ce métier ?
Je pense que j’ai toujours eu envie de faire cela, mais j’ai mis du temps avant de me le permettre ! J’ai travaillé 27 ans dans différents milieux professionnels liés au secteur de la Sécurité et de la Défense. Cette expérience m’a convenu un certain temps mais je me suis rendue compte qu’il me fallait quelque chose qui donne plus de sens encore à ma vie et plus de liberté. J’ai donc repris mes études et me suis perfectionnée dans différents domaines en lien avec la victimologie, mais également la souffrance professionnelle (les risques psychosociaux dont on entend de plus en plus parler…). Aujourd’hui, je suis analyste comportementale spécialisée en victimologie et socio-victimologie ainsi que dans la prévention des risques psychosociaux. Je suis totalement épanouie !
Pour vous comment combat-on la violence ?
Plus tôt on intervient plus tôt on déracine la violence. Elle n’est pas une fatalité. Si on parle des enfants par exemple, on voit bien qu’ils sont en capacité de trouver des ressources internes ou externes qui leur permettent d’avoir une réponse adaptée à la violence observée ou subie. Ils peuvent avoir des outils pour pouvoir réagir, agir, se protéger dans des milieux potentiellement dysfonctionnels. L’équipe de PACTeS leur transmet ces outils pour qu’ils ne soient pas démunis, pour qu’ils sachent quoi faire.
C’est important de préciser que cela marche également avec les adultes, nous avons tous des ressources pour se défendre, déraciner la violence et s’en prémunir, qu’elle soit en nous ou dans notre environnement proche. C’est important de comprendre les mécanismes liés à la violence pour pouvoir s’en extraire et avancer dans une vie plus sereine.
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