Harcèlement scolaire, témoignage d’un adolescent : souffrance, symptômes et prise en charge.

Le harcèlement scolaire décrit des comportements agressifs répétés en milieu scolaire. Ils se caractérisent par l’usage de violences physiques, verbales et/ou morales sur un élève ciblé.

Aujourd’hui, les nouvelles technologies et l’évolution des réseaux sociaux de communication et de partage de photo ou vidéo (Facebook, Snapchat, Instagram, YouTube, Tik Tok…) accentuent le phénomène qui dépasse l’enceinte des établissements.

Tristan, 15 ans, victime de harcèlement.

Au collège, en 4^ème, pris pour cible par un élève, il est victime de harcèlement durant toute l’année scolaire.

Tristan subit quotidiennement des insultes, moqueries, intimidations et est victime de violences physiques. La majorité des élèves soutienne de manière active le harceleur tandis qu’une minorité reste silencieuse.

Durant cette période Tristan se scarifie mais arrive à dissimuler les cicatrices. En 3^ème, l’auteur quitte l’établissement scolaire et Tristan poursuit sa scolarité.

Développement d’une phobie scolaire

18 mois plus tard, alors qu’il débute le lycée, Tristan présente un refus scolaire anxieux :

« Mes jambes se mettent à trembler, je n’arrive plus à respirer, je suis stressé de passer le portail. J’ai envie de disparaitre… Les veille de reprise, je fais des crises de panique. Je ne comprends pas… c’est venu comme ça ! » « J’ai peur qu’on me regarde… »

Le refus scolaire anxieux se manifeste par une détresse émotionnelle intense, avec somatisation : céphalées, sueurs, vertiges, des troubles gastro-intestinaux et musculaires. L’enfant ou l’adolescent met en place des stratégies d’évitement visant à se protéger de la situation anxiogène.

Lors d’une évaluation psychologique, des symptômes dépressifs et de stress post-traumatique sont également repérés chez Tristan. Il parle du harcèlement et évoque le fait qu’il a croisé peu de temps avant le début des crises d’angoisse, l’auteur principal des violences subis en 4^ème.

Prise en charge

Une prise en charge thérapeutique axée sur le psycho-trauma est mise en place avec l’utilisation de technique de désensibilisation sensorielle : le tapping, une technique de libération émotionnelle par tapotement. L’objectif est de modifier la cartographie des souvenirs traumatiques pour en diminuer l’intensité émotionnel au niveau neurologique, afin que celle-ci soit plus gérable.

Cependant, malgré une diminution de l’impact émotionnel, Tristan est resté en décrochage scolaire jusqu’à la fin de l’année. Après un suivi psychologique et médical de six mois, le lycéen a redoublé et a repris une scolarité normale.

Il est important de souligner que les bénéfices de la prise en charge psychothérapeutique reposent essentiellement sur l’accompagnement familial et le soutien institutionnel.

L’expérience montre que les actions de prévention dans les établissements scolaires apportent un impact significatif sur l’évolution des comportements.

Depuis plus de 10 ans, PACTeS est un acteur majeur de la prévention de la violence et du harcèlement quel que soit le niveau de classe sur tout le territoire des Bouches du Rhône. PACTeS intervient auprès des élèves, des parents et des professionnels avec à une équipe pluriprofessionnelle composée de victimologues, psychologues, éducateurs et sophrologues.

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